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    Le papillon et la jeune fille.

    La jeune fille :


    Beau papillon qui viens à ma fenêtre
    Te réjouir sur le sein de mes fleurs,
    Petit coquet, tu les trahis peut-être,
    Car à chaque aube on les voit tout en pleurs ;
    Si je savais que tu fusses volage
    Après avoir ravi leur doux trésor,
    Beau papillon, pour punir cet outrage,
    Je couperais tes belles ailes d'or.

     Le papillon :

    Nous que l'on dit coupables d'amours folles,
    Enfants des airs, si partout nous volons,
    C'est que les fleurs entr'ouvrent leurs corolles
    Comme une amorce à tous les papillons.
    Ah ! Croyez-moi, mes jeunes demoiselles,
    Quand vous aurez fait choix d'un doux vainqueur
    Point n'est besoin de lui couper les ailes,
    Mais vous plutôt gardez bien votre cœur.

    (François-Marie Robert-Dutertre)
    Recueil : Les loisirs lyriques (1866).
     
    Lea

     


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